• Rédaction en Français

     

    Une journée à Paris en 1943 :

     

      Le 16 février 1943, une rafle eut lieu rue des Orfèvres. La famille Alim y vivait. C’était une famille juive française.

      A cinq heures du matin, Georgia et son mari Jean entendirent des bruits qui les réveillèrent. Ils entendirent soudain quelqu’un crier des noms. Leur nom et prénoms furent cités parmi d’autres. Ils s’habillèrent alors en vitesse, prirent leur fille de 6 ans avec eux, Joséphine, et rejoignirent une vingtaine de personnes dans la rue.

      Tous étaient en pyjamas, grelottaient de froid et attendaient ce qu’on allait décider de leur sort. Tous furent embarqués dans plusieurs fourgonnettes, dont la famille Alim, qui a été embarquée ensemble. La direction du convoi était le commissariat.

      En milieu de chemin, le père prit le policier présent dans la fourgonnette à part. Il lui proposa de l’argent, beaucoup d’argent, pour laisser partir sa femme et sa fille. Par chance ce policier était Français et accepta l’offre car il avait besoin d’argent. 

      A l’arrivée du convoi, le policier libéra discrètement Georgia et Joséphine. Georgia partit à contrecœur en pensant à son mari. Les soldats allemands étant toujours occupés dans la rue des Orfèvres à déloger les habitants, Georgia ne pouvait retourner chez elle. Elle alla alors à un petit café qu’elle connaissait bien et qu’elle fréquentait souvent avant l’Occupation. Là elle vit un ami qu’elle n’avait pas vu depuis longtemps, juif lui aussi. Cet ami, Franck, la voyant, l’appela et l’invita à boire un verre. Mais voyant la mine défaite de celle-ci, lui demanda ce qui lui était arrivée. Georgia hésita d’abord à lui raconter ce qu’avait fait son mari pour elle, mais finalement accepta, pensant qu’elle n’avait rien à perdre.

      Elle raconta donc à Franck ce qui lui était arrivé, le matin lors de l’arrivée des Allemands, jusqu’à maintenant au café. Franck était abasourdi, stupéfait de la réaction du mari de Georgia. Cette dernière, ayant grande confiance en cet ami juif, lui demanda, non sans peine, de lui garder sa fille car elle avait trop peur pour elle. Franck lui proposa alors de se cacher dans une planque qu’il connaissait bien, située dans le XIIème arrondissement. C’est à ce moment que Georgia eut peur. Elle se demanda si Franck n’était pas un collabo qui dénoncerait, même sa meilleure amie, pour survivre. Mais ce n’était pas impossible que Franck soit résistant, car vu comment elle le connaissait, elle ne pourrait pas penser que Franck soit soumis à la soumission des Allemands.

      Soudain, des soldats allemands entrèrent. Franck paya rapidement l’addition et Georgia sortit de ses pensées. Sans se rappeler ce qu’elle venait de se dire, elle suivit Franck qui sortit précipitamment du bar. Ils prirent une voiture, qui devait appartenir à Franck, et partirent en trombe. A mi-chemin de la planque, un contrôle de policier se présenta. Georgia prit peur et voulut se cacher mais Franck lui conseilla de ne rien faire pour ne pas attirer l’attention. Là encore elle se posa des questions. Etait-ce parce qu’il connaissait les policiers et que tout ça n’était qu’un plan pour me prendre ? Ou bien, Franck avait des connaissances en la matière, ce qui prouverait qu’il fait partie de la Résistance. Mais elle se reconcentra vite sur le contrôle des policiers.

      Les deux amis se présentèrent, puis commencèrent la discussion. Les policiers en oublièrent de leur demander leur passeport et les laissèrent continuer. Le contrôle s’était passé à merveille pour les deux amis. A  mesure que le voyage durait, Georgia eut de moins en moins le sentiment que Franck était un collaborateur. Ils continuèrent une dizaine de minutes puis arrivèrent dans une petite rue, Rue de Fécamp. Ils rentrèrent dans un immeuble assez lugubre et délabré, puis rentrèrent dans la cave. Là Georgia découvrit une famille de quatre personnes dont deux enfants qui les accueillirent chaleureusement.

      Georgia pensa alors que Franck était un résistant et cela la rassura beaucoup. Elle se dit que c’est ici que ses ennuis vont se terminer et qu’elle sera en sécurit ici. Mais son mari lui manquait et elle aurait partagé ces moments avec lui. Malheureusement elle ne connaît pas le sort de son mari et n’a reçu aucune nouvelle de lui dans la journée. Mais la nuit commença à tomber et le repas de Georgia ne se résumait qu’à des pommes de terre, une bouillie et un morceau de pain. Malgré la nourriture restreinte et les conditions de vie peu confortables, Georgia n’avait pas le choix et si elle voulait protéger sa fille, il fallait qu’elle reste là et qu’elle fasse confiance à Franck.


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  • Un jour à Paris en 1943

     

         Au début de cette journée du 18 mai 1943, Mme Castelbac emmena huit de ses onze enfants à l'école Bossuet dans le 10e arrondissement avant d'aller elle-même enseigner dans sa classe. Son premier cours étant l'enseignement ménagé familial, elle y retrouva la plus grande de ses filles qui avait 13 ans. Mme Castelbac ne voyait pas l’intérêt de ce cours ; elle s'en était bien passée pendant sa scolarité et trouvait donc absurde cette loi de mars 1942 qui l'avait rendu obligatoire pour les jeunes filles.

     

     

         A midi, elle déjeuna avec les autres enseignants à la table qui leur était destinée pour pouvoir surveiller les élèves mais n'avala presque rien de son déjeuné. La viande, un poumon de bœuf, flottait dans une bouillie de haricots trop cuits. Elle se contenta de quelques bouchées et du petit pain qui lui était attribué.

     

         Après le repas, Mme Castelbac rentra chez elle car elle n'avait pas de cours l'après-midi. Pour arriver à son appartement, elle dû passer par le jardin du Luxembourg qui était désert à cette heure. Elle était presque arrivée aux portes du jardin quand elle entendit le bruit rythmé des bottes de soldats d'une patrouille allemande qui marchait juste derrière elle. Elle se retourna et se jeta rapidement sur le côté pour laisser passer les soldats de l'occupation. Elle avait l'habitude de ce climat avec des contrôles, des arrestations et même parfois des des fusillades et cherchait à ne pas se faire remarquer.

     

         Ayant réussi à passer inaperçue une nouvelle fois, elle traversa rapidement la rue pour rejoindre son appartement du 16 rue de Condé. Une heure plus tard, elle ressortit de chez elle et alla faire ses courses. Elle passa d'abord chez l'épicier et dépensa une grande partie de ses tickets dans l'achat de pommes de terre et de navets. Une femme derrière la regarda de travers lorsqu'elle sortit tous ses tickets de rationnement. Mme Castelbac l'ignora. Elle avait l'habitude maintenant de ces regards suspicieux et un point malveillant. Qui pouvait se douter qu'elle avait treize bouches à nourrir ?

     

         De retour dans son appartement, elle fit le repas du soir et lu son courrier. La première lettre qu'elle ouvrit fut celle de son fils aîné Michel. Ses trois aînés avaient été envoyés en pension à St Dié dans les Vosges pour être en sécurité. Elle relue aussi sa dernière lettre qu'il leur avait envoyé la semaine précédente. Elle fut triste, cependant, qu'il ne vienne pas les voir pour les vacances mais soulagée aussi ; Paris était devenu une ville dangereuse ! Il fallait qu'elle lui écrive. Elle sentait dans sa lettre que leur éloignement lui était difficile comme il l'était pour elle. Elle lui enverrait aussi quelques tickets et de la farine. Il les partagerait avec ses frères.

     

         Le soir, toute la famille se mis à table et on mangea les pommes de terre avec appétit. Malheureusement, le repas fut interrompu par une sirène annonçant un bombardement aérien. Mme Castelbac rassembla tous ses enfants, pris dans ses bras le plus jeune qui pleurait de fatigue et aida son mari à prendre des couvertures au cas où ils ne pourrait pas revenir avant le lendemain.

     

         La famille descendit ensuite en courant les escaliers de l'immeuble et suivit la foule qui se dirigeait vers les bouches de métro. Les enfants se tinrent par la main pour ne pas se perdre dans cette foule qui courrait. N'ayant pas de cave à Paris, les parisiens se retrouvèrent bientôt tous à l'étroit dans les stations de métro. La famille Castelbac se trouva un petit coin dans une station et les enfants purent s'asseoir en attendant la fin de l'alerte qui ne dura pas. Ils avaient tous une couverture pour dormir mais tous restaient éveillés dans l'attente d'un bombardement qui ne vint pas. C'était une fausse alerte.

     

         La famille Castelbac rentra chez elle et Mme Castelbac se coucha ce soir là avec une certaine lassitude. La guerre durait maintenant depuis 4 ans, il était temps que viennent des jours meilleurs.

     

    Ticket de rationnement, 1943

     

     

     

     

    Lettres de mon grand-père à sa mère, 1943

     


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    Rédaction de Français a la manière de Patrick Modiano

     

     

    Un matin de juin, je me promenais, longeant les quais de Seine, en me demandant si un jour un résistant était passé par ces mêmes quais. Je l’imaginais, ce résistant, vêtu d’un chapeau de feutre noir, d’un grand manteau en gabardine, transportant des documents secrets. Il passait devant des allemands, mais il gardait son sang froid malgré le danger.

     

     

     

    Tandis que je le décrivais physiquement dans ma tête, une enveloppe attira mon attention ; elle était posée là, par terre, au détour d’une ruelle, presque invisible.

     

    Je m’approchais et l’inspectais. Je compris plus tard que j’avais trouvé là la plus belle chose qui m’ais été donné de voir : une lettre datant de 1943 écrite à Paris par un résistant

     

    Je regardais autour de moi pour voir si son propriétaire ne se trouvait pas aux alentours. Personne. Je rentrais donc chez moi le sourire aux lèvres et l’air joyeux.

     

     

     

    Une fois chez moi, j’examinais le morceau de papier ; un résistant du nom de Tony Bloncourt annonçait sa mort à sa famille. Cette lettre m’a profondément émue car l’auteur présentait sa mort avec courage et bravoure, disant qu’il était fier d’avoir servi son pays et d’avoir aidé la Résistance.

     

    Je voulu alors savoir ce qu’il en était de la vie des résistants à cette époque.

     

    J’allais donc me documenter sur le sujet dans les bibliothèques, sur internet ou en interrogeant mes arrières –grands-parents. J’appris alors que les résistants changeaient de noms deux fois par semaine pour que les Allemands ne les retrouvent pas sous la même identité deux fois de suite. Quel était donc son vrai nom ?

     

     

     

    Je me mis à imaginer la journée de Tony Bloncourt le jour de sa mort.

     

    Le matin, en se levant, avait-il conscience du danger où était- il déjà aux mains des allemands ?

     

    En effet il était courant que les allemands mettent en place des souricières, cela consistait à se rendre dans l’habitation même du résistant et de le capturer lorsqu’il rentrait chez lui.

     

    Avait-il été torturé ? Car il était courant lors du régime de Vichy que lorsqu’un résistant était capturé il n’était pas exécuté sur le champs mais torturé pour lui soutirer des informations précieuses. Toutes ces questions rebondissaient dans ma tête. Après réflexion, je me dis qu’il avait dû avoir été piégé par les allemands dans la journée et qu’il avait écrit sa lettre en prison.

     

    Mais le matin de sa mort où allait-il ? Prendre des instructions auprès de son supérieur, chercher une livraison de journaux clandestins ? En effet le trafic de journaux ou de tracts résistants était monnaie courante à l’époque.

     

    Peut être même avait-il déjà reçu des ordres qu’il s’apprêtait à exécuter. Quoi qu’il en soit il s’était trouvé au mauvais endroit au mauvais moment.

     

    Une autre question se posa alors : comment avait-il été arrêté ? Dans un ruelle où dans une souricière, dans la rue trahi par un simple contrôle, rien, je n’en savais rien.

     

    Où avait-il mangé ? S’était-il offert une place au restaurant ou bien était-il dans la demeure d’un de ces contacts résistants. A moins qu’il n’ai pas mangé du tout.

     

     

     

    Toutes ces questions et pas une seule réponse, seulement le vide, l’ignorance.

     

    Qu’avait-il fait après son repas ? S’était-il reposé ? Etait-il allé au QG du secteur ? Il faut savoir que les résistants dé coupaient la France en secteurs et chaque secteur est doté d’un QG (quartier général ) que ce soit une bâtisse abandonnée ou un appartement quelconque .

     

    Peut être bien avait-il simplement choisi de se promener après sa mission ? Ha oui je l’imagine se promener sur les quais de Seine, ne pensant plus ni àla guerre ni àla mort mais à sa femme et ses enfants et aux milliers de personnes qui se battaient sous le drapeau révolutionnaire orné de la croix de Lorraine.

     

     

     

    Et là, la question de son arrêt se posa à nouveau : marchait-il quand tout à coup on le matraqua par derrière ? Rentrait chez lui paisiblement quand il trouva, en poussant sa porte, des nazis assis tranquillement sur son divan ? Je n’en savais toujours rien.

     

    Une seule certitude : il s’était retrouvé aux mains des Allemands et avait été jeté en prison. Il savait sa mort certaine au moment où il écrivait cette lettre.

     

     

     

    Enfin, une dernière question se posa à moi : comment était il mort ? Souvent a moins d’un miracle les prisonniers résistants étaient tué après leur torture. Avait-il subit la cruelle pratique des nazis qui consistait à laisser courir les condamnés pour ensuite leur tirer dessus ou bien avait-il « simplement » reçu une balle dans la nuque ? Comment avait-il appréhendé sa mort ? Bien que les résistants soit préparés a la morts je n’exclus pas l’hypothèse qu’il pu pleurer en pensant a sa famille. Chantait-il à la gloire du général De Gaulle ? Etait-il resté impassible ? Car il parait qu’une fois face à la grande faucheuse, quand on sent son souffle froid dans notre nuque, on ne peut réaliser l’amplitude de cette chose étrange qu’est la mort.

     

    Le peu que je sache c’est qu’une fois le noir infini venu à lui, il était heureux d’avoir servi la France et probablement avait il le sourire aux lèvres.

     

     

     

    La découverte de cette enveloppe m’a rapproché de ces gens qui ont donné leur vie pour la France, ces héros du quotidien, ces ombres insaisissables et indomptables : Les Résistants.

     

     

     

     

     

    Texte Original:

    Maman, Papa chéris,
    Vous saurez la terrible nouvelle déjà, quand vous recevrez ma lettre. 
    Je meurs avec courage, je ne tremble pas devant la mort. Ce que j’ai fait, je ne regrette pas si cela a pu servir mon pays et la liberté. Je regrette profondément de quitter la vie parce que je me sentais capable d’être utile. Toute ma volonté a été tendue pour assurer un monde meilleur. J’ai compris combien la structure sociale actuelle était monstrueusement injuste. J’ai compris que la liberté de dire ce qu’on pense n’était qu’un mot et j’ai voulu que cela change. C’est pourquoi je meurs pour la cause du socialisme. 
    J’ai la certitude que le monde de demain sera meilleur, plus juste, que les humbles, et les petits auront le droit de vivre plus dignement, plus humainement. Je garde la certitude que le monde capitaliste sera écrasé. Pour cette cause sacrée il m’est moins dur de donner ma vie.
    Je suis sûr que vous me comprendrez, Papa et Maman chéris, que vous ne me blâmez pas. Soyez forts et courageux. Vous me sentirez revivre dans l’œuvre dont j’ai été un des pionniers. 
    Mon cœur est plein de tendresse pour vous, il déborde d’amour. Je vois toutes les phases de cette enfance si douce que j’ai passée entre vous deux, entre vous trois car je n’oublie pas ma Dédé chérie. Tout mon passé me revient en une foule d’images. Je revois la vieille maison de Jacmel, le petit lycée, les leçons de latin et M. Gousse. Ma pension au petit séminaire et le retour des vacances, mon vieux Coucoute que j’aurais voulu guider à travers la vie et mon petit Gérald.
    Je pense à vous de toute ma puissance, jusqu’au bout, je vous regarderai. Je pleure ma jeunesse, je ne pleure pas mes actes. Je regrette aussi mes chères études, j’aurais voulu consacrer ma vie à la science. 
    Que Coucoute continue à bien travailler, qu’il se dise que la plus belle chose qu’un homme puisse faire dans sa vie c’est d’être utile à quelque chose. Que sa vie ne soit pas égoïste, qu’il la donne à ses semblables quelle que soit leur race, quelles que soient leurs opinions. S’il a la vocation des sciences qu’il continue l’œuvre que j’avais commencé d’entreprendre ; qu’il s’intéresse à la physique et aux immortelles théories d’Einstein dont il comprendra plus tard l’immense portée philosophique. Que mon petit Gérald, lui aussi travaille bien et arrive à quelque chose. Qu’il soit toujours un honnête homme.
    Maman chérie, je t’aime comme jamais je ne t’ai aimée. Je sens maintenant tout le prix de l’œuvre que tu as entreprise à Haïti, continue d’éduquer ces pauvres petits haïtiens. Donner de l’instruction à ses semblables est la plus noble tâche ! Papa chéri, toi qui es un homme et un homme fort, console Maman, sois toujours très bon pour elle en souvenir de moi. Maman Dédé chérie, tu as la même place en mon cœur que Maman. Tous vivez en paix et pensez bien à moi. Je vous embrasse tous bien fort comme je vous aime. Tout ce que j’ai comme puissance d’amour en moi, passe en vous. Papa, sois fort. Maman, je te supplie d"être courageuse. Maman Dédé, toi aussi. Mon vieux Coucoute et mon vieux Gérald, je vous embrasse bien, bien fort. Il faut aussi embrasser maman Tata bien fort. Pensez à moi. 
    Adieu !
    Votre petit Toto

     

     


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  •   Aujourd’hui c’est un jour important. Ce soir, mon oncle vient nous voir. Il va nous donner de nombreux détails sur les cartes de ravitaillement. On ne s’en sort plus avec tous les rationnements, d’année en année c’est de pire en pire. Mon père a l’idée de faire des fausses cartes de rationnement, il ne me l’a pas dit mais j’ai compris. C’est pourquoi il a besoin de tous les renseignements sur les cartes.

      Mes parents ont un petit café dans le XIIème arrondissement de Paris, à côté de la gare de Lyon. On vit au-dessus du restaurant avec ma sœur qui a dix-sept ans et mon petit frère de 3 ans.  Moi j’ai douze ans. Notre vie a beaucoup changé depuis la guerre, enfin pas pour tous, car ma sœur a toujours la même vie.
    Bien sûr, comme il n’y a presque plus d’essence à cause du rationnement, il n’y a plus beaucoup de voitures dans Paris et tout le monde se retrouve dans le métro. Les seules voitures qu’on voit sont celles de l’administration, des médecins, des allemands et de ceux qui sont bien avec eux. C’est vrai qu’il est difficile, même impossible, de monter dans un autobus à gaz, bondé de monde. Pour le métro, ce n’est pas beaucoup mieux. Il faut se battre pour entrer dans une rame et plus encore pour en descendre. On dit que depuis le début de la guerre plus d’un milliard de voyageurs emprunte le métro chaque année. Cela fait râler quand on voit que les allemands de la Wehrmacht voyagent gratuitement et tranquillement en première classe. A cause de tout cela, ma sœur a connu un changement dans sa vie, elle va au lycée en bicyclette. Là encore, elle a beaucoup de chance, car même s’il y en a beaucoup, au point qu’il faut les
     immatriculer maintenant, cela coûte très cher. Celle de ma sœur n’est pas neuve mais elle quand même coûté le salaire moyen d’un ouvrier qualifié, comme a dit Papa, soit 2500 francs. Heureusement, Papa a beaucoup d’amis, et ils s’aident pour trouver de bonnes occasions.


      Donc à part ce changement, la vie de ma sœur ne semble pas très perturbée par la guerre. Aujourd’hui dimanche, elle va aller au cinéma en matinée avec ces amis. Elle a dit qu’elle ne pouvait pas rater « Douce », de Claude Autant-Lara, qu’elle irait voir au Maillot Palace avenue de la Grande Armée. L’après-midi, avec ses amis, elle ira à la piscine Deligny.


      La guerre a surtout changé la vie de maman. Aujourd’hui, elle se repose un peu, car demain est une grosse journée de ravitaillement.  Tout est rationné : pain, viande, pâtes, sucre, café, charbon, textile, essence,...  Le premier rationnement c’était le pain, après les pâtes alimentaires, le sucre c'était ensuite le tour du beurre, du fromage, de la viande, du café, de la charcuterie, des œufs, de l'huile, puis du chocolat, du poisson frais, des légumes secs, de la triperie, des pommes de terre, du lait, du vin.


      Les rations diminuent d'année en année, et les difficultés de production ou de transport entraînent souvent, en dehors de toutes dispositions légales, des restrictions supplémentaires. Maman fait continuellement la queue devant les magasins, avec une chaise et mon petit frère. Elle dit que cela lui permet de discuter pendant toutes ces heures et d’avoir des informations sur le marché noir et de bons conseils. C’est un vrai métier de faire la queue et de gérer toutes les cartes. Comme mon frère a moins de quatre ans, le gouvernement lui a donné une carte nationale de priorité qui lui permet pour certains magasins de ne pas attendre. Dans un très gros portefeuille, elle range donc les cartes de vêtements et d’articles textiles, les cartes de famille, les cartes de tabac, de vin, les bons d’achat pour une veste de travail ou une culotte de bain, les coupons permettant l’acquisition d’une paire de chaussures et les tickets pour les articles de ménage en fer et les articles d’écolier,… C’elle aussi qui gère  les colis familiaux.  Il parait que 300 000 colis sont livrés chaque jour à Paris. Heureusement que toute sa famille est en Gironde, ce sont des agriculteurs qui nous envoient de nombreux colis, toujours remplis de bonnes choses. Mais nous ne gardons pas tout pour nous, mes parents utilisent certaines denrées pour le marché noir. Il ne faut pas en parler mais comme beaucoup de parisiens, mes parents font du marché noir.


      Aujourd'hui, Papa y consacre toute sa journée, on ne le voit pas beaucoup. Il ne faut pas en parler mais cela nous permet d’avoir plus de charbon que Les rations sont de 300 kg pour deux mois en 1943 prévues cette. année distribuées. Il faut bien se débrouiller. Grâce au marché noir, mon père approvisionne son café et nous avons de bonnes chaussures. Il y a des jours où les restaurants et cafés ne servent pas de viande ni d’alcool, ce n’est pas pour la morale comme le dit le gouvernement mais parce qu’il n’y a pas assez de denrées.


      Moi je passe mon dimanche à faire les comptes pour le café, car depuis 1940, mes parents n’ont plus d’employé, celui qu’il avait est parti en zone libre et il n’est pas revenu. J’aide donc à tenir les comptes. C’est aussi comme cela que je sais beaucoup de choses sur le ravitaillement, le marché noir et le projet des fausses cartes de ravitaillement.


      Mon  oncle travaille au ministère du ravitaillement, c’est pourquoi il a des informations sur le papier utilisé, l’encre…En attendant sa venue, quand j’aurai fini les comptes, j’irai avec quelques copains me promener au bois comme beaucoup de parisiens.

     

    Documents, Sitographie :

     http://occupation-paris.blogspot.fr

    http://education.francetv.fr/epoque-contemporaine/troisieme

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Paris_sous_l%27Occupation_allemande

    http://www.ajpn.org/commune-Paris-en-1939-1945-75056.html

     


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  • Français

     

     

    Journee 43

     La famille Vico

     

    Ce matin, Louis Vico d'origine française, recherché par la police parce qu'il est résistant se réveilla à sept heures du matin. Il alla, comme par automatisme réveiller ses quatre garçons et sa seule fille. Tous se réveillèrent sans un bruit, comme il avait été convenu et mainte fois répétés par Louis et Louise Vico. Louis, comme a son habitude se prépara pour sortir acheter des provisions. Au bout de quinze minutes, il était prêt à sortir. Tous étaient sur le qui vive. Il ne devait rien arriver à leur père. Il sortit, avec toutes les précautions du monde du double fond du placard lui même derrière un mur pivotant, pour garantir une sécurité maximale. Après vingt bonnes minutes, des pas se firent entendre. Leur père était déjà de retour. Tous six se mirent en rond autour de la table, ils firent l'habituel signe en guise de protection. Le petit déjeuner était très rudimentaire. Quelques tranches de pain avec du beurre et de l'eau. Ensuite, ils attendaient tous impatiemment le moment ou l'aiguille de la montre de leur père passe sur le chiffre neuf. Dés lors, la journée commençait. Les enfants sortirent en premier par la trappe que Louis avait crée et où, seul les enfants passaient et sortaient dans le jardin, derrière un buisson. Des qu'ils se furent assurés que leurs parents furent sortis, les enfants, à leurs tour, sortirent. Ils se rendirent ensuite au théâtre ou le patron avait pris place pour faire office de bureau, conduit par "le Bison", le meilleur chauffeur qui fut la famille Vico ne pouvait rien craindre. Arrivés sur place, ils passèrent devant les trois personnes qui attendaient, ils sont les meilleurs résistants que le patron connait jusqu'a ce jour. Cette journée s'annonçait particulièrement rythmée, tout d'abord, ils devaient amener un poste émetteur dans une ferme afin que ces personnes prennent contact avec Londres, se suivait d'une livraison de très nombreux journaux illégaux Louis devait finir sa journée par assassiner un dénonciateur tandis que les enfants et Louise iront voler des tickets de rationnements à des cibles prédéfinies. Ils allèrent chercher le poste émetteur dans une grange. Là, ils trouvèrent une grosse valise remplie d'affaires, avec, bien caché au fond, un poste émetteur. Le Bison les amena jusqu'a la gare. Leur train n'avait pas de retard et, cela les arrangeaient car ils n'avaient pas une seconde à perdre. Arrivé à la gare, ils tombèrent sur un contrôle des bagages effectué par les Allemands. Louis trouva presque automatiquement une solution. Il pria un Allemand de porter sa valise sous prétexte que lui même et Louise devaient distribuer l'argent de porche à leurs enfants. Ainsi, ils ne se firent pas contrôlés. Arrivés à la ferme, ils déposèrent le poste émetteur, la femme, qui possédait la ferme leurs offrit l'hospitalité. Elle leur expliqua, par exemple, qu'elle adorait les Anglais et qu'elle ne serait pas contre d'en héberger chez elle. Louis et Louise se dirent qu'ils parleraient de cette dame au patron le soir même. Ils retournèrent, après cet "arrêt" au théâtre où se trouvait le patron afin de récupérer les journaux illégaux. Il y avait de tous les journaux. Franc tireur était celui que la famille préférait. La famille avait presque terminé de distribuer la première valise de journaux que Louis se fit interpelé par les policiers qui l'avait vu donner un journal illégal. Le reste de la famille essaya de ne pas attirer l'attention des policiers à ce moment. Ils allèrent sans tarder prévenir le patron de l'incident. Celui programma avec une grande précision une possibilité d'évasion. Louis avait été amené dans le contexte de M... , juste à cote, se trouvait le domicile d'un des résistants appartenant au groupe. De son cote, Louis était dans une salle, avec d'autres français résistants. Ils pensèrent qu'ils allaient devoir courir tandis que des soldats leurs tireraient dessus, une des méthodes les plus barbares. En attendant leurs sorts, ils discutèrent de leurs organisations, de leurs occupations ainsi que des raisons pour lesquelles ils se trouvaient en ce moment dans cette salle.

     

    Louis découvrit ainsi trois autres organisations clandestines qu'il ignorait jusqu'a ce jour, tout comme les autres personnes à propos de son organisation. Il découvrit qu'une d'elle s'était fait une spécialité des évasions de prisonniers dans les camps, une autre était plus spécialisée dans la diffusion de journaux, tandis que la dernière, comme la sienne était plutôt polyvalente. Arriva l'heure de leurs jugement. Comme ils l'avaient devinés au préalable, ils allaient devoir courir tandis que des tireurs d'élite leurs tiraient dessus. Lors du déclenchement du signal, seul deux partirent. Des tireurs d'élite tirèrent donc une balle à quelques centimètres de chaque tête. Cela ne les fit pas plus réagir. Soudain, Louis aperçut au fond du contexte un nuage de fumée qui commençait à s'élever. Il courra de toutes ses forces jusqu'a l'autre bout du contexte. Arrivé dans le nuage de fumée qui avait pris plus d'ampleur, il aperçut une corde. Il s'y agrippa et, commença a l'escalader. Il arriva de l'autre côté du mur et aperçut la voiture du Bison ainsi que Louise et l'ainé. Ils disparurent rapidement. Sur le chemin du retour, Louise lui donna d'autres affaires ainsi qu'une nouvelle identité. Ils rentrèrent chez eux, mais virent que les policiers faisaient une ronde autour de leurs maison, ainsi, ils ne prirent pas le risque d'y entrer. Ils firent donc la livraison de quelques journaux en attendant que les policiers changent de secteur. Finalement, ils purent rentrer chez eux tranquillement sans autres histoires. Ils se réunirent tous de nouveau autour de la table en rond, mangèrent, puis discutèrent à propos de cette journée. Quelques minutes plus tard, ce fut le silence total, la police investissait la maison, mais ne trouvant rien dans la maison repartit. Ils allèrent finalement se coucher.          


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