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Le 31 décembre 1941, le journal Paris soir publiait l’avis de recherche des parents Bruder suite à la disparition de leur fille Dora. C’est en tombant sur ce document que l’auteur et prix Nobel Patrick Modiano échafauda l’intrigue de son récit Dora Bruder, mêlant enquête et commentaires afin d’éclairer ce qui ressemblait fort à une fugue.
Le récit se déploie en un double parcours : celui de l’auteur-enquêteur et celui de l’errance parisienne de Dora. La jeune fille, via le narrateur, promène le lecteur dans le Paris de l’Occupation, Montmartre et Picpus notamment, ce dernier quartier étant familier des élèves du collège Sainte Clotilde.
Après que la classe de 3ème 1 eut lu ce récit, je leur soumis le sujet d’invention suivant : A la manière de Patrick Modiano, reconstituez et imaginez la journée d’une famille (française ou étrangère) à Paris en 1943, en vous appuyant sur un document authentique que vous aurez soin de mentionner.
Dans la formulation du sujet, la date de 1943 n’était pas anodine puisque la « zone libre » ne l’était plus et que les lois raciales s’étaient notablement durcies. En outre, le sujet avait été soumis aux élèves de Terminale A au Baccalauréat de l’année 1987 ; sujet qui m’avait alors particulièrement inspirée et que je choisis de reconduire auprès d’élèves, en cette année 2015 qui commémore les 70 ans de la fin du Second conflit mondial.
Ce blog propose de publier les écrits des élèves.
Si Modiano s’imagina l’errance de Dora et l’inquiétude de ses parents (précisons que la famille Bruder était d’origine Juive et qu’ils furent déportés sans retour), mêlant à ce récit questions et souvenirs autobiographiques, les élèves se prirent tellement au « jeu » que la majorité d’entre eux confondirent in fine l’identité du narrateur avec l’identité du personnage réinventé. Ceci explique qu’à la différence de Dora Bruder ces petites nouvelles ont souvent été menées à la première personne du singulier.
D. Rosenthal
Professeure de Lettres du Collège Sainte Clotilde (Paris 12ème)