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Journée 1943 Théophile Hintzy
Je vais vous raconter une journée avec ma famille pendant l’occupation nazie à Paris en 1943. Je vis dans une famille juive constitué de mon père, Joseph, ma mère Sarah, mes deux sœurs, Anna et Dalia, et les jumeaux Elie et Adam. Nous nous réveillâmes ce matin-là, très tôt, vers six heures pour aller faire le marché. Comme nous étions juifs et que nous portions une étoile sur nos vêtements, les personnes distribuant la nourriture refusaient nos tickets de rationnement et ils nous donnaient les plus mauvaises parts, celles qui étaient restées au fond du carton, en miettes. Je ne vous parle pas du pain, tout écrasé ou dur comme un roc.
Nous ne pouvions pas aller à l’école car elle était interdite aux juifs. A notre retour, c’était le moment de l’école. Mon grand- père nous apprenait les mathématiques et l’histoire, ma mère nous apprenait le français et les sciences naturelles. Je rêvais alors du pouvoir retourner avec ma classe, retrouver mes amis d’avant la guerre. Qui aurait qui pu penser à une telle chose ? L’école me manquait ! L’après-midi nous ne pouvions pas sortir dehors et nous devions rester à l’intérieur pour s’amuser avec les petits-frères et nos petites-sœurs.
Après la signature de l’Armistice entre Pétain et Hitler, tous nos droits disparurent avec l’application des conditions du traité de paix du 22 juin 1940. Nous vîmes apparaître des panneaux marquant « interdit aux juifs ». Nous fûmes extrêmement affectés par ces différents panneaux marquant l’interdiction d’entrer dans certains lieux publics à cause de notre religion. Nous vivions dans la peur permanente. La peur de se faire arrêter avec ma famille et moi et être déportés dans les camps de la mort. Chaque soir, nous avions toujours très peu à manger. C’était principalement ce qu’il restait du déjeuner.
Chaque soir, nous nous couchions serrés, les uns contre les autres, toujours par peur de se faire arrêter. Peur que des gendarmes français entrent de force dans notre logement. Puis, chaque jour, nous espérions ne pas être par des personnes inconnues, dans la rue qui auraient devinés que nous étions juifs.
Voilà le récit d’une journée telle que nous les vivions en 1943 sous l’occupation nazie. Chaque jour était plus dur que les précédents.
Voici des parents et deux sœurs, Dalia et Sarah.
Voici la rue dans laquelle j’habitais, dans le 19ème arrondissement.
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