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journée d'un musicien en 1943
Nous sommes le 23 juillet 1943, je m’appelle Lucien Minart et je vis avec ma femme, Jeanne et mes deux enfants Jacqueline et Albert à Paris dans le 17ieme arrondissement. Malheureusement, nous vivons en 1943 à l’heure où l’Allemagne nazie occupe Paris.
Aujourd’hui, donc, le 23 juillet 1943 j me prépare avec mes enfants pour aller me promener dans un parc car il fait beau et dans cette période obscure le moindre rayon de soleil donne de l’enthousiasme et de la joie. Nous nous rendons donc au parc Monceau situé proche de notre domicile du 12 rue Gounod bien que ce dernier soit dans le 8ieme arrondissement de Paris. Nous jouons au ballon mes enfants et moi dans ce parc durant une bonne heure pour se dégourdir les jambes. Après cette séance de jeu, je décide de m’arrêter avec les enfants sur un banc. C’est de là, que nous voyons passer deux soldats allemands qui nous rappellent (ou plutôt qui me appellent) où l’on est et le triste et misérable destin de la France de 1943. Je décide donc de parler de l’Allemagne nazi à mes enfants ben qu’ils soient encore petits afin qu’ils comprennent pourquoi les allemands sont en France… Je leur parle pendant un demi-heure de ce que font le nazis, tout particulièrement aux juifs. Je leur explique que s’ils avaient été juifs ils n’auraient pas eu accès à certains parcs parisiens et que toutes ces pratiques antisémites sont totalement injustes et surtout inhumaines.
Après cette « leçon de vie » comme je pourrais l’appeler, je décide de rentrer pour me reposer avant mon concert. De retour, il est déjà 17 heures et mon concert commence vers 20 heures. Je profite donc des deux heures qu’il me reste avant de partir pour me reposer et partager quelques mots avec ma femme.
Il est déjà presque 19heures, je me chausse et me vêts pour partir je dis à ce soir à ma femme et à demain à mes enfants car je risque de rentrer tard et je m’en vais. Je prends le métro et je repense à cette journée banale et à la fois très complexe avec une ambiance mitigée entre le beau temps et l’ennemi présent chez nous. Enfin, je refais le monde dans ma tête.
Alors que je sors du métro, je crois un barrage allemand qui fait une vérification d’identité. J tends donc au soldat ma carte d’identité vielle de seulement 6 mois, que j’ai faite faire à Nice alors que j’étais chez un cousin éloigné. A cette époque je n’étais pas à Paris car j’avais peur ders Allemands mais par faute de travail, j’ai dû revenir à Paris et ma femme a insisté pour venir et j’ai dû céder. Cette carte d’identité est pour moi un signe étrange que je ne saurais décrire car pour ma part, me sentir répertorié ne me gène en aucun cas mais lorsque je suis allé au commissariat de Police de Nice, j’ai vu, des juifs avec leur carte d’identité où était écrit « JUIF » en rouge comme si cette religion était dangereuse pour la société. Aujourd’hui je suis triste que des gens puissent établir des catégories d’hommes qu’ils appellent « race », avec des « races inférieurs » et des « races supérieurs
Après ce contrôle, je continue mon chemin vers le théâtre, prisonnier de mes pensées
Je me dis parfois, lorsque je vois ma vie, l’ambiance qui règne, les militaires français qui luttent contre la France elle-même, les policiers qui participent aux rafles que c’est terrible ! Dans ces moments, je me pose la question de la résistance. Je me demande comment les résistants s’organisent sans que nous, personnes extérieures nous ne nous en rendions compte. Ce mot « résistance », réveille en moi de l’adrénaline j’ai envie d’en faire partie, d’aider toutes ces personnes à relever la France. Mis j’a des enfants, une femme et je n’u aucunement envie de les laisser seuls. J’ai peur de mourir tuer ou torturé par des nazis toujours plus sadiques. C’est pour cela que pour l’instant je ne fais que d’y penser…
J’arrive au théâtre, le concert commence et les premières notes volent mais me pensées continuent à me tourmenter
Paul Fossemalle
Photocopie de la carte d’identité de Lucien Minart qui a inspiré cette histoire
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