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        Journal Intime de Jeanne du 1er avril 1943

    Hier en rentrant en métro Jaques m'a raconté que des jeunes essaient de gainés les allemand en les empêchant de rentrés dans les wagons.

     

    Ce matin je suis allée chercher un peu de pain, de beurre et de topinambours.

     

    J'ai mal aux pieds à cause des semelles en bois.

    Je me demande si les tickets de rationnement restants suffiront jusqu'à la fin du mois.

    Hier en rentrant de l'école Jean-Charles a vu une affiche « Résistez ».

     

    L'autres jour j'ai entendu mes voisines parlés d'une explosion de train à Montparnasse.

    C'est peut-être un sabotage.

    Ils ont fusillé un gamin de 16 ans à Mésnilmontant.

    Ils les avait traités de « sale boches »

     

    Les voisins du 2ème étage ont été arrêtés il y a 2 jours, leur appartement a déjà été pillé.

    J'ai l'impression qu'il ne reviendront pas !

     

    Ce midi j'ai mangé 10 grammes de pain le Radio Paris continue de débiter des idioties.

    Après le couvre feu on essaiera de capter une autre radio.

    Ça devient de plus en plus dangereux, il faut vraiment faire attention.

    Dimanche Jean-Charles et son père Jaques iront chercher à bicyclette des pommes de Terre à 50 km d'ici.

    Ça devrait nous remplir un peu l'estomac.

     

    Antoine Vatoux Journée en 1943

     

                                             Sabotage à la gare Montparnasse (1943) 

     


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    Je vais vous raconter une journée avec ma famille pendant l’occupation nazie à Paris en 1943. Je vis dans une famille juive constitué de mon père, Joseph, ma mère Sarah, mes deux sœurs, Anna et Dalia, et les jumeaux Elie et Adam. Nous nous réveillâmes ce matin-là, très tôt, vers six heures pour aller faire le marché. Comme nous étions juifs et que nous portions une étoile sur nos vêtements, les personnes distribuant la nourriture refusaient nos tickets de rationnement et ils nous donnaient les plus mauvaises parts, celles qui étaient restées au fond du carton, en miettes. Je ne vous parle pas du pain, tout écrasé ou dur comme un roc.

     

    Nous ne pouvions pas aller à l’école car elle était interdite aux juifs. A notre retour, c’était le moment de l’école. Mon grand- père nous apprenait les mathématiques et l’histoire, ma mère nous apprenait le français et les sciences naturelles. Je rêvais alors du pouvoir retourner avec ma classe, retrouver mes amis d’avant la guerre. Qui aurait qui pu penser à une telle chose ? L’école me manquait ! L’après-midi nous ne pouvions pas sortir dehors et nous devions rester à l’intérieur pour s’amuser avec les petits-frères et nos petites-sœurs.

     

    Après la signature de l’Armistice entre Pétain et Hitler, tous nos droits disparurent avec l’application des conditions du traité de paix du 22 juin 1940. Nous vîmes apparaître des panneaux marquant « interdit aux juifs ». Nous fûmes extrêmement affectés par ces différents panneaux marquant l’interdiction d’entrer dans certains lieux publics à cause de notre religion. Nous vivions dans la peur permanente. La peur de se faire arrêter avec ma famille et moi et être déportés dans les camps de la mort. Chaque soir, nous avions toujours très peu à manger. C’était principalement ce qu’il restait du déjeuner.

     

    Chaque soir, nous nous couchions serrés, les uns contre les autres, toujours par peur de se faire arrêter. Peur que des gendarmes français entrent de force dans notre logement. Puis, chaque jour, nous espérions ne pas être par des personnes inconnues, dans la rue qui auraient devinés que nous étions juifs.

     

    Voilà le récit d’une journée telle que nous les vivions en 1943 sous l’occupation nazie. Chaque jour était plus dur que les précédents.

     

     1943

     

    Voici des parents et  deux sœurs, Dalia et Sarah.

     

    Voici la rue dans laquelle j’habitais, dans le 19ème arrondissement.

    10943


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  •            Nous sommes le 23 juillet 1943, je m’appelle Lucien Minart et je vis avec ma femme, Jeanne et mes deux enfants Jacqueline et Albert à Paris dans le 17ieme arrondissement. Malheureusement, nous vivons en 1943 à l’heure où l’Allemagne nazie occupe Paris.

               

                Aujourd’hui, donc, le 23 juillet 1943 j me prépare avec mes enfants pour aller me promener dans un parc car il fait beau et dans cette période obscure le moindre rayon de soleil donne de l’enthousiasme et de la joie. Nous nous rendons donc au parc Monceau situé  proche de notre domicile du 12 rue Gounod bien que ce dernier soit dans le 8ieme arrondissement de Paris. Nous jouons au ballon mes enfants et moi dans ce parc durant une bonne heure pour se dégourdir les jambes. Après cette séance de jeu, je décide de m’arrêter avec les enfants sur un banc. C’est de là, que nous voyons passer deux soldats allemands qui nous rappellent (ou plutôt qui me appellent) où l’on est et le triste et misérable destin de la France de 1943. Je décide donc de parler de l’Allemagne nazi à mes enfants ben qu’ils soient encore petits afin qu’ils comprennent pourquoi les allemands sont en France… Je leur parle pendant un demi-heure de ce que font le nazis, tout particulièrement aux juifs. Je leur explique que s’ils avaient été juifs ils n’auraient pas eu accès à certains parcs parisiens et que toutes ces pratiques antisémites sont totalement injustes et surtout inhumaines.

                Après cette « leçon de vie » comme je pourrais l’appeler, je décide de rentrer pour me reposer avant mon concert. De retour, il est déjà 17 heures et mon concert commence vers 20 heures. Je profite donc des deux heures qu’il me reste avant de partir pour me reposer et partager quelques mots avec ma femme.

     

                Il est déjà presque 19heures, je me chausse et me vêts pour partir je dis à ce soir à ma femme et à demain à mes enfants car je risque de rentrer tard et je m’en vais. Je prends le métro et je repense à cette journée banale et à la fois très complexe avec une ambiance mitigée entre le beau temps et l’ennemi présent chez nous. Enfin, je refais le monde dans ma tête.

                Alors que je sors du métro, je crois un barrage allemand qui fait une vérification d’identité. J tends donc au soldat ma carte d’identité vielle de seulement 6 mois, que j’ai faite faire à Nice alors que j’étais chez un cousin éloigné. A cette époque je n’étais pas à Paris car j’avais peur ders Allemands mais par faute de travail, j’ai dû revenir à Paris et ma femme a insisté pour venir et j’ai dû céder. Cette carte d’identité est pour moi un signe étrange que je ne saurais décrire car pour ma part, me sentir répertorié ne me gène en aucun cas mais lorsque je suis allé au commissariat de Police de Nice, j’ai vu, des juifs avec leur carte d’identité où était écrit « JUIF » en rouge comme si cette religion était dangereuse pour la société. Aujourd’hui je suis triste que des gens puissent établir des catégories d’hommes qu’ils appellent « race », avec des  « races inférieurs » et des « races supérieurs 

               Après ce contrôle, je continue mon chemin vers le théâtre, prisonnier de mes pensées

               

              Je me dis parfois, lorsque je vois ma vie, l’ambiance qui règne, les militaires français qui luttent contre la France elle-même, les policiers qui participent aux rafles que c’est terrible ! Dans ces moments, je me pose la question de la résistance. Je me demande comment les résistants s’organisent sans que nous, personnes extérieures nous ne nous en rendions compte. Ce mot « résistance », réveille en moi de l’adrénaline j’ai envie d’en faire partie, d’aider toutes ces personnes à relever la France. Mis j’a des enfants, une femme et je n’u aucunement envie de les laisser seuls. J’ai peur de mourir tuer ou torturé par des nazis toujours plus sadiques. C’est pour cela que pour l’instant je ne fais que d’y penser…

                J’arrive au théâtre, le concert commence et les premières notes volent mais me pensées continuent à me tourmenter

                                                                                                                                         Paul Fossemalle 

     

    Photocopie de la carte d’identité de Lucien Minart qui a inspiré cette histoire 

     


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              Mon anniversaire en 1943

     

              Ce matin, c’est jeudi et on n’a pas classe, chouette ! Je me lève aussitôt. J’avale un biscuit sec et un grand verre d’eau. Petite Maman est là qui reprise mon collant déjà très usé. Papa n’est pas là mais je commence à avoir l’habitude… Après une toilette où je me débarbouille comme un chat, je m’habille en vitesse et fonce chez les voisins. Je n’ai pas de frère et sœur et suis toujours très contente de me joindre au chahut permanent de cette famille nombreuse. J’ai l’âge du petit dernier et on nous laisse tranquilles des heures entières lorsque l’on joue dans la cour. Tout les deux nous avons une préférence pour les billes, nous dessinons de grands parcours dans le sable pour en profiter encore plus. Mais aujourd’hui nous allons rendre visite, Petite Maman et moi, à Grand-Mère. En effet, Petite Maman est déjà là et me fait signe. Avant de partir, Maman met la cocotte dans la marmite norvégienne. C'est toujours très tentant d’embêter ma Petite Maman en enlevant les morceaux de tapis qui doivent continuer à cuire les carottes (ou les topinambours). Elle me laisse fermer le cagot. C'est Père qui avait dit à ma Petite Maman de faire comme ça comme on peut pas laisser la cocote sur le feu plus d'un quart d'heure. Ensuite, nous prenons deux ou trois légumes dans le jardin pour les donner à Grand-Mère. Nous embrassons tout le monde et nous voilà en route pour le train. Je regarde les paysages défiler tout en discutant avec ma Petite Maman, ce n’est pas tous les jours que l’on prend le train. Après être descendu, nous nous dirigeons vers le métro.

     

     

    Marguerite Le Brusque 3e1 - journée 43Marguerite Le Brusque 3e1 - journée 43

    Marguerite Le Brusque 3e1 - journée 43

     

              Quelques marches et nous plongeons sous terre. Je suis Maman le nez en l’air, à l’affut d’un objet intéressant. Je salut « le-monsieur-qui-fait-des-trous-dans-les-tickets ». Puis je récupère précieusement les confettis de la poinçonneuse, j’en fait des tempêtes de neige à la maison et ça rend ma Petite Maman folle, j’adore ! « Tiens, regarde Maman, une petite souris entre les voies ! » m’exclamais-je. La voila qui disparaît car le métro arrive dans un roulement de tonnerre. Nous nous installons. Je n’aime pas beaucoup ces banquettes en bois, elles me font mal au dos et aux fesses. Maman me prête un petit livre car le trajet est long. Une fois dans les couloirs, après être sortit du train, je vois pleins de tickets par terre. J'en ramasse un, c'est rigolo, il a une forme de croix avec deux barre horizontales. Je le tend à Maman mais elle me fais les gros yeux et me demande de le lâcher. Je refuse, c'est mon trésor. Alors, elle me donne une petite tape sur la main et le ticket tombe par terre. Dépiter je me met à bouder. Mais j’oublie très vite lorsque j'aperçois les escaliers vers la surface.

     

    Marguerite Le Brusque 3e1 - journée 43

    Ticket de métro (2me classe), 1943

     

      

              Une fois sortis, nous faisons une halte dans un jardin pour se dégourdir les jambes et pique-niquer. Nous partageons une conserve de pâté… ce pâté a le même goût que le pain. Bref, du pain, du pâté et une petite rasade d’eau de ma gourde : un vrai Balthasar ! Pendant un moment je me joins à une partie de colin-maillard. Et pour mon anniversaire, ma Petite Maman m'offre un tour de manège, le bonheur ! Nous allions partir bientôt lorsque l’on entend du bruit de l'autre côté de la rue. Un homme est emmené dans une camionnette par deux hommes en uniforme. Je sens Maman se raidir et serrer ma main plus fort. Puis, après le départ de la camionnette, elle désserre sa main et lâche « Ah, Paris a bien changé… ». Nous restons un instant immobile. Ensuite, elle se tourne vers moi, me sourit et commence à avancer tout en me tirant légèrement vers l’avant et en avançant plus vite. Je n'ai pas compris ce qui venait de se passer j'oubliais très vite ces derniers instants. Sur le chemin, je reprends mon babillage : mes aventures à la récréation, le poêle sans bois qui ne chauffe pas, les bons points ou les punitions de la maîtresse et surtout les jeux durant les pauses. Nous arrivons enfin.

     

     

              Aussitôt, je fais le tour de la pièce et je regarde chaque babiole de ma Grand-Mère. J'aime beaucoup ma Grand-Mère qui est très indulgente et qui me laisse les regarder, voir en toucher certaine. Mais Maman, elle n'est pas du tout d'accord, je dois me tenir bien droite et bien sage pendant que Grand-Mère nous sert du thé. Un petit paquet trône au milieu du plateau : c'est pour moi ! « Joyeux anniversaire, ma Chérie ! » me dit ma Grand-Mère en me tendant le paquet. Je découvre, étonnée, une gaufrette ! J’en croque un morceau, et là, feux d'artifice de saveurs : le parfum sucré de la vanille et le croquant de la gaufrette sont semblable à milles étoiles dans le palais ! Plus rien n'existe que cette impression délicieuse. Habituée au pain sec, fait de fausse farine insipide, au lait au goût d'eau sale, au fayots, haricots durs et secs et à ces patates laiteuse, cette gaufrette est un pur bonheur qui éclipse tout les autres plats que j’ai mangés jusque là ! Respectueusement silencieusement assise auprès de ma Grand-Mère, personne ne peut s’imaginer le l’explosion de saveurs qui me submerge. Je suis rattrapée par la réalité lorsque ma Petite Maman me dit « Sois sage ma Chérie ! » avant de descendre les escaliers.

     

     

              J’essaye de retourner dans le nouveau monde de saveurs que j’ai découvert lorsque j’entends quelqu’un glisser dehors. Je me précipite à la fenêtre et voit Maman par terre entourée d'une bonne centaines de petites feuilles. Un homme en uniforme se baisse pour l’aider, s’arrête, se redresse, attrape le poignet de Maman et appelle un camarade que je n’avais pas vu. Maman essaye de lui faire lâcher prise, mais en vain, elle est maintenant entourée par les deux hommes qui l’entraînent vers une camionnette postée plus loin. Je me rappelle l’homme de tout à l’heure et m’apprête à crier lorsque ma Grand-Mère me pose fermement sa main sur l’épaule et m’impose le silence par le regard. Je l'interroge du regard mais elle ne semble pas décider à me répondre. Elle essais de me tirer vers l'intérieur de la maison. Je regarde ma Petite Maman partir. Je reste immobile, pétrifiée, impuissante face à cette distante et ces deux hommes qui nous séparent. Pourquoi ? Pourquoi l’emmènent-ils ? Pourquoi j'ai l'impression que c'est la dernière fois que je la voie quand je regarde les yeux tristes de ma Grand-Mère ? Purquoi est-ce que je suis triste ? C'était si tranquille tout à l'heure. Ma Petite Maman et Grand-Mère qui souriaient, moi et ma gaufrette

     

     

              Mes larmes coulent sans que je puisse les arrêter. Je suis incapable de voir autre chose que le dos de ma Petite Maman puis la camionnette qui s’en va au loin. Un silence s'installe ponctué de mes reniflements. Grand-Mère me prend dans ses bras puis le vide, puis plus rien.

     

              Ce fut la dernière fois que je vis ma mère.

     

              Recherches : J’ai utilisé les témoignages de mes grands-parents pour le contexte, surtout celui de mon Grand-Père qui vivait à Paris. Mon Grand-Père a fait un recueil de souvenirs de cette période qui m'a permit de compléter mon texte mais il ne lui restait aucune photo. Les photos de tickets et du métro viennent du livre « Petite histoire du Ticket de métro parisien » de Grégoire Thonnat édité par les éditions Télémaque.

     

     

    Marguerite Le Brusque 3e1 - journée 43

    Couverture du recueil des mémoires de mon grand-père

     Marguerite Le Brusque 3e1 - journée 43

     Croquis de mon grand-père

     


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